A terme, l’objectif est de construire une centrale de 5 MW. Une épine énergétique qui sera enlevée au pied de La Réunion. En effet, l’Etat a accordé l’autorisation pour la recherche géothermique dans les cirques de Cilaos et Salazie. Le projet concerne au total environ 60 km2.
Projet
Volcanergie SAS a reçu le 19 octobre un permis exclusif de recherches de gîtes géothermiques à haute température. Mafate étant exclu, Cilaos et Salazie ont été choisis et retenus pour de nombreuses raisons techniques spécifiques. Ils se situent dans « l’emprise géologique » du volcan et ont l’avantage de ne pas se situer dans le cœur du Parc National. Le projet a fait l’impasse sur le piton de la Fournaise, contrairement au précédent projet de la Plaine des Sables. Il faudrait encore un peu plus de deux ans avant que le projet ne débute concrètement. Durant ces 24 prochains mois, les techniciens de Volcanergie vont se consacrer à des études de surface, c’est-à-dire scruter à la loupe la géologie des deux cirques, puis procéder à des télédétections par satellite ou par hélicoptère. Si les résultats sont concluants, Volcanergie décidera de l’intérêt de poursuivre ou non les recherches. Si les résultats des deux premières années sont prometteurs, Volcanergie SAS entamera la deuxième phase consacrée alors aux forages d’exploration.
Indépendance énergétique
Pour La Réunion l’indépendance énergétique est un enjeu stratégique. L’île importe plus de 87 % de sa consommation d’énergie primaire sous forme de combustibles fossiles, les 13 % restants relèvent des ressources énergétiques renouvelables locales. En 2013, la consommation d’énergie finale est de 941 ktep (1 ktep équivaut à mille tonnes d’équivalent pétrole) dont les 2/3 dédiés au secteur du transport et 1/3 à l’usage de l’électricité. L’île est contrainte d’importer massivement des ressources fossiles (fioul, charbon, carburants) qui plus est « la faible taille des systèmes électriques conjuguée à la non interconnexion des réseaux, induit une plus grande fragilité que celle des réseaux interconnectés et nécessite une approche spécifique », comme l’explique le document sur la programmation pluriannuelle de l’énergie Réunion. La vulnérabilité est également accentuée par les conditions climatiques extrêmes qui sont régulières sur l’île. Les transports représentent 70 % de l’énergie finale consommée à La Réunion. La diminution du trafic routier constitue donc un des plus forts leviers pour atteindre l’indépendance énergétique du territoire. Depuis 2005, le taux de dépendance énergétique est stable. Il se situe entre 86-88 %.
Crédit photo : Ghislain M. – Montage photo d’illustration