La catastrophe économique liée à la crise sanitaire n’a pas été évitée mais elle a affecté l’économie réunionnaise de diverses manières. La note de Conjoncture économique publiée par l’IEDOM confirme les tendances. Un salarié sur deux, ont été mis en activité partielle sur le mois d’avril, au cœur du confinement. En juin, ils étaient encore 18 900, représentant 11 % des effectifs du secteur privé. Alors qu’en avril, ce sont majoritairement les effectifs des secteurs du commerce, de la construction et des services aux entreprises qui étaient les plus concernés.
Près des trois quarts des entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête de conjoncture ont signalé une perte d’activité au deuxième trimestre 2020. Au total, on estime que l’activité est en recul de 26 % par rapport à la même période de 2019. La dégradation touche la totalité des entreprises du BTP et du tourisme. Ce dernier accuse les pertes les plus importantes : une baisse de plus de 70 % de l’activité pour près des deux tiers des entreprises du secteur, qui ont été contraintes pour beaucoup de fermer jusqu’au 2 juin. Le trafic aérien est par ailleurs resté quasiment à l’arrêt et le nombre de passagers chute de 88,6 % (CVS) au deuxième trimestre 2020.
Plus les mois avançaient plus certains secteurs étaient sinistrés. « En juin, les secteurs les plus touchés sont ceux de l’hébergement et restauration, les transports et les services aux entreprises. Les licenciements sont restés marginaux au second trimestre », note l’étude. Le secteur BTP est parmi les naufragés. Interrogés sur leurs anticipations pour l’année complète 2020, les deux tiers des entreprises répondantes prévoient ainsi une perte de chiffre d’affaires. Cette perte est estimée à 13 % par rapport à 2019 sur l’ensemble des secteurs. La dégradation est forte dans les secteurs du tourisme et du BTP. Certaines filières ont été relativement épargnées, comme les services, l’agriculture et les IAA. Ainsi 60 % des entreprises des secteurs agricoles et des industries agroalimentaires (Agri/agro) font état d’un effet à la hausse sur leur chiffre d’affaires au deuxième trimestre. La filière locale de viande affiche notamment des abattages en hausse (respectivement de +5,6 % et +14,8 % pour les abattages de volailles et de bovins).