Pour les ingénieurs de Boeing, le 787-8 vaut largement que son concurrent l’A350 par ses caractéristiques techniques. Avec l’acquisition de ces deux appareils, la compagnie Air Austral devient la première compagnie française à exploiter cet avion « révolutionnaire » selon Boeing.
Il faut dire également que les avions ont été vendus au « rabais ». En effet, à cause des multiples incidents qui ont émaillé les vols des appareils de cette génération ces dernières années, les modèles 787-8 – stockés depuis 5 ans dans des hangars de l’avionneur – ont été cédés, dit-on, à 100 millions de dollars contre 218,3 millions au prix catalogue.
Mais le choix d’Air Austral est discutable à de nombreux égards. D’abord, la préférence nationale est passée aux oubliettes. En effet, Airbus qui propose également l’A350 dans les mêmes configurations, voire mieux, a été lésé au profit de l’avionneur américain. En 2013, l’avionneur européen a recruté près de 3 000 personnes en 2013 en France après avoir déjà embauché 10 000 au cours des deux années précédentes. La France a offert environ 45% de ces offres d’emploi. Airbus demeure le premier site industriel français, plus de la moitié des salariés y travaille en amont de la fabrication des avions. Ils conçoivent les nouveaux modèles, développent des technologies moins consommatrices de carburants, ou réfléchissent à une meilleure organisation de la production.
Le fait d’avoir embarqué une délégation de 70 personnes pour aller prendre possession d’un avion, comme l’a expliqué le président du LPA Thierry Robert, est également discutable. Sur fond de crise sociale, l’argent publique est dilapidé de manière futile. L’acquisition de deux Boeing est une bonne nouvelle mais il faudra que cela cadre réellement dans la démocratisation du transport aérien pour le Réunionnais.