La mémoire collective retient les grands hommes si et seulement s’ils font l’objet d’un quelconque effort de mémoire : comme les statuts, noms de rue, les célébrations… L’histoire a une mémoire sélective. Elle ne retient qu’une infime partie des souvenirs.
Ces dernières années, une tendance a vu le jour. Les militants identitaires réunionnais exigent de la part du pouvoir public la reconnaissance des grands hommes qui ont fait l’histoire de La Réunion. A l’image de Eli, Mafate, Furcy, Le Roi Phaonce et bien d’autres. Ils ont, à leur niveau, bâti La Réunion mais ils sont pourtant inconnus du grand public.
Un devoir de mémoire dot être effectué pour faire en sorte que la société réunionnaise ne fasse pas le deuil sur son passé et assume des faits historiques parfois douloureux. Quelques épisodes noirs jonchent l’histoire de La Réunion : les enfants des incestes durant la période esclavagiste, la colonisation, l’acculturation… Ce sont autant de plaies béantes qui ont été « effacées » dans l’inconscient collectif réunionnais.
Ces évènements marquent à tout jamais la société qui se dit multiculturelle alors qu’ils ont été « oubliés ». Ce processus n’est pas arrivé à terme, accouchant d’une construction identitaire parfois bancale. L’histoire fait partie intégrante de la créolité réunionnaise. La nouvelle génération aura pour mission d’en reconstruire la mémoire et de reconstituer l’histoire d’une île ou les apports ethniques et culturels sans équivalent.