C’est un livre, en forme de bombe littéraire, qui a secoué le microcosme de la société française et la communauté catholique. Sodoma est un livre qui dérange : pour cause ses vingt-quatre chapitres abordent sans détours la place considérable prise par les homosexuels au cœur de l’Église. Ou plutôt la place que les homosexuels occuperaient au sein de l’église. Car l’auteur, Frédéric Martel, a mené une vaste investigation de plus de quinze ans pour pondre son livre.
Il a interrogé 41 cardinaux, 52 évêques et plus de 200 prêtres, séminaristes et diplomates au cours de son enquête. Une de ses sources a même affirmé que 80% des prêtres du Vatican étaient homosexuels, une statistique que l’écrivain français ne peut confirmer. Bien entendu, le pavé a jeté un pavé dans la mare. Pour certains observateurs, dont des théologiens célèbres comme James Martin, la méthodologie employée par l’auteur doit être mise en doute.
La question est de savoir si la mayonnaise prendra à La Réunion, région où l’ancrage catholique est important, où l’église joue encore un rôle prépondérant. Comme dans les 20 pays dans lesquels l’ouvrage a été publié simultanément, le lectorat sera bien entendu divisé. Certains se forgeront des idées négatives pour la curie romaine et sur l’église en général. D’autres, rejetteront une approche clairement « militante » effectuée par l’auteur.
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