La vibre artistique, l’activisme culturel et même parfois l’activisme sociale sont des caractéristiques communes qui pourraient définir la famille Joron. Des membres d’un même clan familiale officiellement tous descendants de l’esclave Alexi Joron né en 1809, lui même originaire du Mozambique, dont les parents avaient été déportés sur l’île de la Réunion. Musiciens, auteurs, compositeurs, interprètes, écrivains, syndicalistes, militants, professeurs ; Des activités ici en rapport avec l’engagement et le partage.
“Prépar mo kari makabi maman, mét piman byin for…” Les paroles de pêcheurs Terre-Sainte, la fameuse chanson de Jules Joron, ancrée dans le quotidien de la population de ce quartier saint-pierrois. Tout comme le titre “volèr kanar” qui sous le ton de l’humour décrit une mésaventure journalière pour les réunionnais de l’époque d’après guerre. Ainsi Terre-Sainte, comme Baster à Saint-Pierre ou encore la ville de Saint-Louis sont trois points d’ancrages de la famille Joron dans le Sud de la Réunion. Le frère de Jules ; Jean Joron s’engagera lui dans le syndicalisme et deviendra président de L’UR (Union régionale). Le ton est donc donné avec la branche de Terre-Sainte, qui sera aussi durablement marquée par le succès de Ousanousava à partir des années 80. Le groupe des enfants de Jules Joron. Début de carrière pour Frédéric, Bernard et François. Que ce soit en groupe ou en solo, les enfants de Jules ont su conquérir le cœur des réunionnais et partager la culture réunionnaise à travers le monde.
La branche de Baster (autre quartier saint-pierrois) n’est pas en reste. Guy Joron est le tout premier artiste de Basse-terre à sortir officiellement un vinyle au début des années 70. Puis s’ensuit la création en 1981 du MKBT (Mouveman Kiltirèl Baster) par son frère Alain Joron, fondateur donc du groupe Baster. Ce mouvement culturel et sociale se muera donc en groupe de musique à succès avec pour leader Thierry Gauliris le cousin de Alain et Guy. Baster fera le tour du monde depuis la Réunion jusqu’en France, Allemagne, USA (Miami), Ethiopie, Angleterre, pour enregistrer même un album à Kingston en Jamaïque dans le studio de la famille Marley. Autre membre issue du Baster d’origine , Jean-andré Joron, professeur et musicien, frère d’Alain et Guy. Leader du groupe LAM KAF qui connaît un beau parcours musical à travers l’île et jusqu’en Hexagone.
La nouvelle génération marque aussi l’époque actuelle avec la branche de Saint-Louis à travers l’artiste-écrivain Mickaël Joron, fils, neveu et cousin des précédents, qui lui a fait connaître la culture réunionnaise jusqu’au congrès américain à Washington DC. La ville de Saint-Louis a aussi connu Jules Joron en tant que directeur de l’école Raphaël Barquisseau. Le conservatoire de musique de Saint-pierre, une école à la Possession et un lotissement entier ont par ailleurs pris le nom de Jules Joron.
Toutes générations cumulées, cela fait maintenant plus de 70 ans que le clan familiale participe à la vie culturelle réunionnaise sur l’île et à travers le monde.