Le colloque organisé à Saint-Denis ce lundi 17 octobre a mis en avant quelques données inquiétantes en ce qui concerne la qualité de l’eau que nous consommons. Ainsi, plus de la moitié des abonnés sont alimentés par “des eaux dont la qualité n’est pas maîtrisée en permanence”. C’est ce qui ressort des études de l’Agence régionale de santé (ARS). La situation est imputable à un retard structurel dans la construction d’usines de potabilisation.
Des faits marquants ont été également partagés. Ainsi, au vu et au su de tous, à La Réunion plus de la moitié des usagers (52 %) boivent une eau du robinet insuffisamment potabilisée. Pour faire simple, virus, bactéries et parasites peuvent être présents dans l’eau, entrainant principalement des gastro-entérites mais aussi parfois des hépatites A et E, des ulcères à l’estomac.
La préfecture déplore : « il en résulte (des études) des non-conformités temporaires mais aussi chroniques, tout particulièrement lors des pluies, qui constituent un facteur de risque sanitaire pour les consommateurs réunionnais. Or, la réglementation impose de distribuer aux usagers une eau conforme en permanence, faisant courir un risque administratif et juridique aux collectivités qui ne respectent pas ces exigences ». Quelques communes ont été mises au pilori comme Sainte-Marie, Bras Panon, Saint-Benoît, Cilaos ou encore Salazie qui présentent un risque microbiologique avéré à cause de leur infrastructure. Globalement, sur les 179 réseaux de l’île, 111 ne sont pas adaptés.
Un Plan d’actions Eau Potable a été mis en œuvre pour réhabiliter la situation. C’est dans ce ce que l’ARS Océan Indien (ARS OI) et la préfecture de La Réunion ont organisé à la Cité des arts, un colloque afin de rassembler les acteurs institutionnels autour des enjeux de santé publique liés à la qualité de l’eau du robinet. Dans ce cadre institutionnel vont se porter des actions comme une meilleure potabilisation (qui passe par le pré-traitement, la clarification et la désinfection) et davantage d’unités de potabilisation. 85 millions d’euros de travaux seront nécessaires sur les réseaux de plus de 5000 habitants. Pour les autres réseaux, 15 millions d’euros proviendront de l’Office de l’eau et de l’Etat.