Depuis plusieurs semaines, les consommateurs réunionnais font face à un phénomène de plus en plus visible : les rayons d’œufs des supermarchés sont régulièrement vides. Cette situation, qui inquiète autant les particuliers que les professionnels, résulte d’un ensemble de facteurs mêlant tensions sur la demande, crises sanitaires dans la filière avicole et difficultés d’approvisionnement propres au territoire insulaire.
Une consommation en forte hausse
La première cause identifiée est une augmentation significative de la consommation d’œufs, observée à l’échelle nationale et qui se répercute directement à La Réunion. En période d’inflation, les œufs, produits peu coûteux, riches en protéines et polyvalents en cuisine, deviennent une alternative privilégiée pour de nombreux foyers. Cette hausse de la demande exerce une pression sur les producteurs, qui peinent à fournir un volume suffisant pour répondre aux besoins croissants.
Des difficultés sanitaires et logistiques
À cette pression de la demande s’ajoutent des problèmes structurels. La grippe aviaire, qui affecte régulièrement la filière avicole en France, a conduit à l’abattage préventif de milliers de volailles, réduisant ainsi le nombre de poules pondeuses disponibles. Cette baisse de production nationale a un impact direct sur l’approvisionnement de La Réunion, qui dépend en partie des importations hexagonales.
En parallèle, les contraintes logistiques liées à l’insularité compliquent encore davantage la situation. Les délais de livraison, les coûts de transport et les perturbations ponctuelles dans la chaîne d’acheminement contribuent à la difficulté d’approvisionner régulièrement les points de vente de l’île.
La pénurie d’œufs à La Réunion est révélatrice d’une fragilité structurelle de l’approvisionnement alimentaire sur l’île, aggravée par des crises sanitaires nationales et une demande en hausse. Si des réponses ponctuelles ont permis d’atténuer les effets immédiats, la situation met en lumière la nécessité de repenser l’autonomie alimentaire locale et de renforcer la résilience des filières agricoles ultramarines. En attendant, les consommateurs devront s’adapter à une offre fluctuante, dans l’espoir d’un retour à la normale dans les prochaines semaines.