En janvier 2025, La Réunion a enregistré des températures exceptionnellement élevées, avec des records atteints sur le littoral et dans les Hauts. Les températures maximales ont dépassé les 35°C sur la côte, et la station de la Plaine des Cafres, située à plus de 1 500 m d’altitude, a mesuré 29°C, un record historique pour cette région.

Ces températures élevées, supérieures de 2 à 3°C par rapport aux normales saisonnières sur les côtes, et de 3 à 6°C dans les Hauts, ne sont pas un hasard. Elles résultent d’un ensoleillement particulièrement intense, favorisé par des pressions atmosphériques élevées limitant la formation de nuages, comme l’explique Météo-France. Si ces événements climatiques exceptionnels marquent un tournant, ils ne sont que la manifestation de tendances plus longues et inquiétantes.

La sécheresse et les températures extrêmes : une évolution préoccupante

Au-delà de la chaleur, La Réunion a également été frappée par une sécheresse marquée, avec un déficit de prélèvement de près de 80% en décembre 2024. Ce mois-là a été le troisième décembre le plus sec enregistré depuis 53 ans. Cette sécheresse s’ajoute à des phénomènes climatiques de plus en plus fréquents, avec des prévisions qui n’augurent rien de bon pour l’avenir.

La température moyenne de l’île a augmenté de 0,9°C au cours des 55 dernières années, et les projections climatiques indiquent une hausse continue, pouvant atteindre 1 à 4°C supplémentaires d’ici la fin du siècle. Ces prévisions renforcent l’idée que la chaleur sur l’île deviendra plus extrême dans les années à venir. Selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, La Réunion pourrait connaître entre 2 et 6 mois par an avec des températures supérieures à 31°C d’ici 2100.

Des conditions de vie de plus en plus difficiles

Ces changements climatiques auront des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne à La Réunion. Les vagues de chaleur, de plus en plus fréquentes et intenses, mettront à rude épreuve la santé des habitants. Les populations vulnérables, telles que les personnes âgées et les enfants, seront particulièrement exposées aux risques de déshydratation, de coups de chaleur et d’autres affections liées à la chaleur.

Parallèlement, l’agriculture et les ressources en eau seront gravement impactées. L’île, déjà sujette à des pénuries d’eau, verra ses sécheresses devenir plus longues et plus fréquentes. La diminution des précipitations annuelles de 5 à 10% prévue par les projections climatiques ne fera qu’aggraver cette situation, rendant l’accès à l’eau potable encore plus difficile. Les cultures, notamment celles des fruits et légumes, risquent d’être affectées par la chaleur excessive et la sécheresse, compromettant la sécurité alimentaire de l’île.

Les Réunionnais face à l’avenir : stratégies d’adaptation nécessaires

Face à ces défis, les Réunionnais devront impérativement mettre en place des stratégies d’adaptation et d’atténuation pour préserver l’habitabilité de l’île. La gestion des ressources en eau devra être améliorée, avec la mise en place de solutions pour réduire la consommation et favoriser la réutilisation de l’eau. Des politiques agricoles résilientes devront également être développées pour faire face à la chaleur et à la sécheresse, et ainsi protéger les cultures locales et garantir l’approvisionnement alimentaire.

De plus, il sera crucial pour les Réunionnais de promouvoir la transition énergétique vers des énergies renouvelables, afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique à l’échelle mondiale. L’aménagement du territoire devra également tenir compte de ces nouveaux défis climatiques, avec la création de zones de refuge pour les populations vulnérables et la révision des infrastructures publiques pour les rendre plus résistantes aux vagues de chaleur.