Les consultations médicales et les médicaments seront moins remboursés en 2025, marquant une augmentation significative des dépenses de santé pour les Français. Le gouvernement a annoncé un déremboursement de 5 %, un ajustement qui, bien qu’inférieur aux prévisions initiales, impactera fortement le budget santé des ménages.
Une hausse du ticket modérateur pour consultations et médicaments
Lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2025, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a confirmé une augmentation du ticket modérateur, qui correspond au reste à charge des patients. Cette hausse concerne à la fois les consultations chez le médecin et les médicaments. Initialement prévue à 10 %, la hausse a été réduite à 5 %, mais elle s’appliquera à davantage de postes de santé. Les taux de remboursement des médicaments, actuellement fixés à 65 %, 30 % et 15 %, seront également réduits de 5 %.
Un contexte économique tendu
Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de réduire le déficit de la Sécurité sociale, estimé à 17 milliards d’euros pour 2024. Le gouvernement espère économiser 5 milliards d’euros en désengageant partiellement la Sécu des remboursements. Si cette décision est une réponse à un besoin urgent de renflouer les caisses publiques, elle risque de reporter une partie de la charge sur les ménages via les mutuelles.
Impact sur les complémentaires santé
Avec ce déremboursement, les mutuelles seront mises à contribution pour couvrir le coût supplémentaire des consultations et des médicaments. Bien que la charge estimée pour les complémentaires santé ait été réduite à 900 millions d’euros (contre 1,1 milliard prévu initialement), les tarifs des mutuelles devraient tout de même augmenter. Les analystes prévoient une hausse de 6 à 8 % des cotisations dès 2025, aggravant encore les dépenses de santé des foyers français.
Une inflation des consultations médicales dès décembre 2024
En parallèle, les tarifs des consultations médicales augmenteront à partir du 22 décembre 2024. Le coût d’une visite chez le médecin généraliste passera de 26,50 € à 30 €, et celui des consultations pour les enfants de moins de 6 ans grimpera à 35 € contre 31,50 € actuellement. Les spécialistes sont également concernés :
- Psychiatre, neuropsychiatre, neurologue : de 51,70 € à 55 € en décembre 2024, puis 57 € en juillet 2025.
- Gynécologue médical : de 33,50 € à 37 € en décembre 2024, puis 40 € en juillet 2025.
- Gériatre : de 31,50 € à 37 € en décembre 2024, puis 42 € en juillet 2025.
- Dermatologue pour dépistage de mélanome : de 47,50 € à 54 € en décembre 2024, puis 60 € en juillet 2025.
Vers un accès aux soins de plus en plus coûteux
Ces augmentations interviennent dans un contexte où de nombreux Français peinent déjà à financer leurs besoins de santé. Cette nouvelle inflation des tarifs médicaux, combinée à la baisse des remboursements, risque d’aggraver les inégalités d’accès aux soins.
Le gouvernement justifie ces mesures comme étant nécessaires pour maintenir un système de santé durable, mais elles suscitent des inquiétudes parmi les ménages et les associations de patients.