La négociation de l’accord de performance collective chez Run Market est en cours, avec une première confrontation des propositions entre la direction et les représentants des salariés. La situation actuelle présente un défi significatif pour l’enseigne, qui fait face à des résultats financiers préoccupants.
Contexte des Négociations
Depuis l’ouverture des négociations en août, la direction de Run Market, propriété du groupe mauricien IBL, a demandé aux 625 salariés un effort financier total de 750 000 euros par an pendant cinq ans, soit un total de 3,75 millions d’euros. Cette demande vise à soutenir l’entreprise dans un contexte de difficultés financières, alors que le marché des hypermarchés est particulièrement compétitif.
Situation Financière de l’Enseigne
Les résultats financiers récents de Make Distribution, qui gère Run Market, révèlent un bilan préoccupant. En effet, l’enseigne a terminé l’exercice 2022 avec un résultat net négatif de 12,5 millions d’euros, succédant à des pertes de 59,9 millions d’euros en 2021 et de 17,8 millions d’euros en 2020. De plus, bien que l’entreprise ait bénéficié d’un effacement de dettes de 70 millions d’euros en 2023, elle doit désormais rembourser 30 millions d’euros sur sept ans à ses fournisseurs.
Propositions des Salariés
Lors d’une réunion de plus de cinq heures, les délégués syndicaux ont proposé une contribution totale de 900 000 euros, en renonçant à 300 000 euros par an pendant trois ans. Cependant, l’écart entre la proposition des salariés et celle de la direction reste significatif, atteignant 2,85 millions d’euros.
Les syndicats ont également formulé des demandes concernant les conditions de travail et les avantages. Ils souhaitent que les titres-restaurant soient financés à 55 % par l’entreprise, contre 50 % dans la proposition de la direction. De même, ils réclament une prise en charge de 65 % des frais de mutuelle, contre 60 % proposés par la direction. Concernant l’indemnité de départ à la retraite, la direction offre quatre mois, alors que les salariés demandent six mois. En matière de travail les jours fériés, les délégués sont disposés à accepter une majoration de 100 %, mais souhaitent qu’elle atteigne 200 % en décembre.
Perspectives et Prochaines Étapes
Mario Corbeau, délégué CFDT, a souligné l’importance de trouver un terrain d’entente, affirmant que “nous allons trouver une solution”. Martine Gauvin, déléguée CGTR, a exprimé un sentiment similaire, tout en précisant que “les salariés n’ont plus rien à donner”. Elle a également souligné qu’il est crucial que la direction prenne des mesures significatives pour améliorer la situation.
La prochaine réunion est programmée pour le 31 octobre, et les deux parties espèrent parvenir à un accord qui pourrait être bénéfique pour l’ensemble des acteurs concernés. “Une signature est possible lors de la prochaine réunion, car il est dans l’intérêt de tous de parvenir à un accord”, a déclaré Gauvin.