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Moustache, la baleine qui fait parler d’elle : démêler le vrai du faux

Depuis peu, un phénomène fait le buzz sur les réseaux sociaux réunionnais : une baleine surnommée “Moustache” attire l’attention et suscite de vives réactions. Décrite dans certains articles comme une “terreur” des eaux, son comportement est perçu comme agressif envers les touristes. Cependant, une clarification s’impose pour comprendre le véritable contexte et les faits entourant cette baleine.

Qui est “Moustache” ?

Le surnom “Moustache” vient des deux bulbes blancs et des balanes présentes sous le rostre de la baleine, lui donnant une apparence distincte. Observée pour la première fois par Globice Réunion au début du mois d’août 2023, elle a été baptisée “Hestia”. Contrairement à ce que certains peuvent croire, elle n’est pas une habituée des eaux réunionnaises. Il s’agit même de sa première observation cette année.

Des comportements mal compris

Le comportement de la baleine, décrit comme “agressif” dans certains articles, est en réalité ce que les spécialistes appellent des comportements agonistiques. Ces comportements sont naturels chez les baleines et surviennent lors de compétitions, de la défense contre un prédateur ou en réponse à une menace ressentie.

Ce qui a été interprété comme de l’agressivité est en fait le résultat de la sur-sollicitation dont “Moustache” a fait l’objet. Lors de ses premières apparitions, fin juillet et début août, elle s’approchait des bateaux et des baigneurs, suscitant un grand enthousiasme. Cependant, à force d’être constamment suivie et observée, les signes d’intimidation sont devenus plus marqués, comme le cisaillement de la nageoire pectorale ou caudale, ou encore l’interposition entre les baigneurs et les bateaux. Ces comportements traduisent un agacement et doivent être pris au sérieux avant que la situation ne dégénère.

Prévention : un enjeu crucial

Face à cette situation, l’équipe Quiétude du CEDTM a pris des mesures en diffusant un message de prévention à l’attention des professionnels du secteur et des autorités locales. Le but : éviter des incidents similaires à ceux vécus en 2018 avec la baleine “Méréva”, qui avait manifesté des comportements similaires avant qu’un accident ne se produise.

Les professionnels du tourisme ont d’ailleurs réagi en prenant la décision d’arrêter temporairement les mises à l’eau avec “Moustache” pour garantir la sécurité des visiteurs et ne pas ajouter à l’inconfort de l’animal. Cette approche responsable démontre l’importance de préserver l’équilibre entre l’activité humaine et la protection de la faune marine.

Une problématique mondiale

Les comportements observés chez “Moustache” ne sont pas uniques. En Australie, plusieurs accidents ont eu lieu lors de mises à l’eau avec des baleines à bosse ces dernières années, rappelant que l’observation de ces géants marins doit être encadrée et faite avec précaution.

Une étude menée en 2020 par l’équipe Quiétude du CEDTM montre d’ailleurs que dans 42% des mises à l’eau analysées, des comportements agonistiques ont été observés chez des baleines différentes, souvent lorsque les groupes de baigneurs étaient actifs et dispersés.

Connaître et respecter les signes

Il est essentiel de comprendre ces signes d’intimidation pour mieux les identifier et adapter les comportements face aux baleines. Si certains peuvent y voir de la curiosité ou de la douceur, ces comportements sont en réalité des avertissements d’agacement. Il est donc important de cesser les interactions lorsque ces signes se manifestent, pour éviter toute escalade.

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