Refusé majoritairement par le Sénat lors de la séance du 27 octobre, le projet d’une Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires, dont le créole réunionnais en fait partie, est encore aujourd’hui au cœur des débats. La polémique enfle notamment autour des raisons ayant poussé les élus réunionnais de droite à refuser la nouvelle Constitution.
La préservation de l’unité de la nation comme motif de refus
Il s’agit d’une convention dont le but est la protection et la promotion des langues régionales ou minoritaires. Ces langues font partie du patrimoine culturel européen et la charte permet à ces dernières d’être utilisées en toute circonstance, dont dans le domaine public. Pour La Réunion, cette Charte Européenne devait permettre à la langue créole d’avoir plus d’importance dans la vie privée que publique. Car cette langue régionale est bien plus qu’un simple « patrimoine de la France », c’est l’identité réunionnaise.
Selon le Figaro, c’est « la communauté de destin qui fait de chacun de nous des Français », mais non pas les disparités. De ce fait, il est logique d’affirmer cette culture à condition de le faire dans l’intérêt de l’unité de la nation. Cependant, pour les détracteurs de la Charte Européenne, ratifier cette nouvelle constitution reviendrait à tuer l’unité de la République. Bref, une décision incohérente conduisant à la déconstruction de l’identité française.
Manuel Valls de son côté a estimé que « la ratification de la Charte des langues régionales n’est pas un danger pour l’unité territoriale ». Lors d’une interview accordée à la 1ere, Raphaël Confiant, auteur du livre « Éloge de la créolité », plus il y a recul des langues régionales, moins il y aura de locuteurs, ce qui conduira à la fin d’une langue régionale comme tel était le cas du provençal.
La droite réunionnaise parle créole, et pourtant …
Les sénateurs de Droite de la Réunion ont entre autres contribué à ce refus. Ces derniers estimeraient-ils que parler créole contribue à la déconstruction de l’identité française ? Leur décision est incompréhensible… Un refus survenant alors qu’on fêtait ce 28 octobre dernier la Journée internationale des langues créoles.
Je parle le François comme personne et mi aime kose kréol comme tout le monde