La centrale EDF PEI de Port-Est, qui couvre 40% des besoins en production d’électricité de La Réunion, a été convertie au fioul à la biomasse liquide élaborée à partir d’huile de colza. Cette conversion, qui a été réalisée tout en continuant à alimenter l’île en électricité, est une prouesse technologique.
Grâce à cette transformation, la centrale devrait émettre 500 000 tonnes de CO2 en moins par an, dégager quatre fois moins de poussière et ne plus émettre non plus de soufre.
Le colza, un “carburant vert”. Le colza, utilisé pour produire la biomasse liquide, est décrit comme un “carburant vert”. Il n’est pas spécifiquement cultivé pour alimenter la centrale. Il est d’abord planté pour fabriquer du tourteau à destination du bétail. Avec une tonne de colza, on peut fabriquer 450 litres d’huile et 550 kilos de tourteau à destination du bétail.
Importé par cargo maritime
Reste que cette matière première continuera à être importée par bateau. C’est le grand bémol du discours d’EDF qui parle d’une centrale qui produit désormais “une électricité 100% renouvelable”. Le bilan carbone est ainsi loin d’être neutre. Les plus sceptiques évoquent par ailleurs les surcoûts liés à ce passage à la biomasse liquide. Des surcoûts estimés à plus d’un milliard d’euros par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) en novembre 2022.
Une solution temporaire
Cette conversion de la centrale EDF PEI de Port-Est est une solution temporaire. L’objectif de la Réunion est d’atteindre 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Pour ce faire, l’île compte notamment sur le développement de l’éolien et du solaire.