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Le rhum « réveillerait le diable » ; chez les Réunionnais : faut-il le surtaxer ?

L’alcoolisme est un problème patent à La Réunion. L’île recense l’une des plus fortes morbi-mortalités nationales liées à l’abus d’alcool. Les spiritueux représentent la moitié de la consommation totale en alcool pur, avec une place prédominante pour les rhums traditionnels locaux. Ces derniers font aussi la réputation de l’île et soutient la filière canne à sucre. Surtout, le taux de mortalité des principales pathologies en lien direct avec l’alcool est de 40% supérieur à celui de la métropole chez les hommes (68,3/100 000 contre 49,2). L’intoxication éthylique est la pathologie la plus fréquente dans les passages aux urgences en lien direct avec l’alcool : 3,8% de l’ensemble de l’activité des urgences de la Réunion (0,9% France entière). Ces données sont issues du Bulletin de santé publique, publié en janvier 2020 par Santé Publique France.

Cette problématique est reconnue priorité régionale de santé depuis 1995. Elle présente plusieurs caractéristiques : une très nette surmortalité régionale, principalement masculine, qui place La Réunion aux premiers rangs régionaux et le plus haut taux régional de passage aux urgences en lien direct avec l’alcool en France. Depuis de longues années, le rhum est dans le viseur de l’administration sanitaire. Il faut dire que la fiscalité française est clémente envers le rhum.  Elle est réduite pour les rhums traditionnels produits, vendus sur place et favorise leur commercialisation à bas prix. Or, en Métropole, les spiritueux sont lourdement taxés et leur part dans la consommation est minoritaire.

Faut-il donc surtaxer le rhum local ? « La fiscalité réduite des rhums traditionnels des DOM ne tient pas compte des données de santé publique. Sa finalité est économique », estime un auteur. L’économie passerait donc avant la santé publique qui est déjà à un niveau alarmant. À La Réunion, la fiscalité avantageuse du rhum contribue à un haut niveau de consommation de spiritueux et favorise la surmortalité par abus d’alcool. « Elle devrait se rapprocher de la fiscalité en vigueur en métropole. Les lobbies alcooliers et le manque de courage politique ont jusqu’à présent empêché cette évolution », note l’auteur. L’article du quotidien Libération avec le titre choc La Réunion : «Le rhum réveille le diable en eux» est un énième sonnette d’alarme.   

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