Tous les matins notre premier réflexe ou presque : une tasse de café. Pour se réveiller, pour se donner du courage, pour se donner de l’élan au travail,  ou prétexte  pour échanger les bruits de couloirs, pour finir son repas… qu’on le consomme ou pas, cette boisson reste l’incontournable de nos journées.

Alors que  George Clooney  s’invite chez nous, avec les dernières machines tendances et leurs capsules aux parfums déclinés à l’infini, dans les hauts de St Paul, Martine et Mongi Silti nous rappellent nos traditions et redonnent à notre Bourbon ses lettres de noblesses.

Entre un déconfinement et un couvre-feu menaçant,  nous sommes partis à la découverte de site bien cachés… et nous voilà arrivés dans les hauts de Bois de nèfles St Paul, à 1000 mètres d’altitudes pour une visite guidée de l’exploitation agricole de café bio, de la famille Silti.

Pendant que Madame nous accueille, par petit groupe très restreint et de masque vêtus (COVID OBLIGE), dans une ambiance détendue, Monsieur s’affaire à la récolte des cerises avec rigueur et minutie. Car attention, ne sont récoltés  uniquement que les cerises bien rouge  qui tirent sur le bordeaux, soit une cueillette sélective, garantie d’un bon café péï.

Le saviez-vous ? 

Le café est un fruit. 

Le Bourbon pointu cultivé uniquement  à la Réunion est le deuxième meilleur café au monde et donc l’un des plus cher (420 € le kg)  après le KOPI LUWAK. 

65 agriculteurs le cultivent sur l’île en 2010.

La saison de la récolte s’étend de mi-Juin jusque décembre. 

La haut, les SILTI nous racontent l’histoire du café, et comment la graine du Pointu arrive dans nos tasses :

À la bonne saison,  M. Silti guète minutieusement le rouge du Pointu : un rouge vif et uniforme. Seule les plus apprêtées de ce rouge bordeaux seront cueillies. Parfois, il lui arrive de ramasser seulement quatre graines par pied de café. Ce n’est pas grave, il repassera à nouveau sur chaque pied, le jour suivant et encore celui d’après, pendant toute la saison jusqu’à récolter toute la production. À cette étape, un petit croque dans le petit fruit rouge, et  vos papilles découvrirons une saveur très sucrée…  (pas trop fort bien sure pour préserver vos dents).

Ces cerises composées de deux graines, fraichement cueillies s’en iront  côtoyer ensuite  la dépulpeuse. Celle-ci, leur enlèvera leur belle robe rouge, avant leur fermentation pendant 12 à 24h dans une bassine d’eau, afin de retirer l’habit visqueux et sucré appelé le mucilage qui enveloppe la graine. Il s’agit d’une étape de toute importance pour la saveur de notre Pointu.

Une fois la fermentation effectuée, le Pointu sera rincé 2 ou 3 fois, avec des petits frottements des graines  entre elles, à l’aide des mains.

Après l’eau, direction le soleil ou ces graines sècheront pendant environ 15 jours, à l’abri de la pluie.

Une fois le bain de soleil à terme, nous découvrons une nouvelle pellicule rigide qui habille le Pointu : la parche  que nous enlèverons pour obtenir le « grain vert ».

Le grain vert, encore loin d’avoir la douce odeur enivrante que nous connaissons, prendra la direction de la torréfaction entre 20 à 25 min à 200 degrés. Ainsi, Pointu changera sa robe verte pour une « robe monacale avec différentes nuances de brun ». On dit que le café revêt une robe de moine, lorsqu’il devient brun, avec un trait blanc qui sépare la graine, à l’instar de la robe que porte le moine avec son cordon blanc. Cette couleur particulière, est la garantie d’un parfait équilibre entre l’amertume et l’acidité.

La graine du Pointu sera moulu en fine particule que nous connaissons tous, avant d’être délicatement coulé sous nos yeux dans l’espace de réception du domaine du café des Silti. Martine prendra bien soin de respecter la bonne température, pour que Pointu nous dévoile avec subtilité tous ses arômes.

Attablés sur les hauteurs de la Réunion, nous nous serions presque imaginés dans un chalet en hiver à siroter un café au coin du feu…loin des tracas du quotidien.  Avant de déguster notre Pointu, Martine ouvre une boite de café torréfié, qu’elle diffuse  à distance dans la pièce à l’aide du couvercle pour que nous nous laissons envahir pleinement des effluves du café.

Contre toute attente, dans les quelques minutes qui nous séparent de la dégustation nous découvrons encore des mystères de ce précieux bijoux. Pointu, contient par exemple très peu de caféine entre 0,4 et 0,75% contre 1,2 et 1,6% pour les arabicas classiques. De plus, il a une longueur en bouche exceptionnelle, lui permettant de nous accompagner presque toute une journée. Enfin, en fonction des récoltes,  les saveurs du Pointu peuvent varier :  parfois chocolatées, d’autres fois fruitées, boisées, on pourrait aussi y découvrir des notes de rose. Effectivement, le café torréfiés peut posséder jusque 800 arômes différents.

Ce café d’exception se vend à des amateurs de café réunionnais mais s’exporte aussi en Asie, en Europe…vendu entre 3 et 5 euros la tasse, à la Réunion le fameux Bourbon Pointu se vendra entre 10€ à 20 € à l’international et voire jusqu’à 50 €  la tasse à New York… alors profitons-en.

Alé gout à li !

LND