Au sortir de la Première guerre mondiale, une pandémie sans aucune commune mesure fait des ravages dans le monde : la grippe espagnole. Due à une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse, la pandémie grippale s’est répandue de 1918 à 1919 et aurait entraîné la mort de 20 à 50 millions de personnes, et peut-être jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de la population mondiale.
La maladie s’est transmise rapidement à cause de la guerre qui déplace bon nombre de soldats. La grippe espagnole est partie du Nord-Est de la Franc. Elle conquiert bien vite l’ensemble des tranchées alliées ainsi que le territoire français et, du fait des mouvements de troupes britanniques, gagne la Grande-Bretagne.
La grippe espagnole frappe aussi les colonies. Les soldats de retour de la bataille l’ayant apporté avec eux. Dans une moindre mesure, le Covid-19 ressemble à y bien méprendre à cette grippe létale. La première vague qui semble submerger La Réunion est essentiellement due à des cas importés, des personnes venant essentiellement de la Métropole. Malgré les mesures prises, les transmissions n’ont pas pu être stoppées. Or, La Réunion est une île. Une fermeture hermétique des frontières, essentiellement aériennes, aurait pu épargner cette véritable bombe à retardement qui s’ajoute à d’autres maladies (chikungunya, zika..) ayant déjà frappé sévèrement l’île.
La Réunion est particulièrement vulnérable aux épidémies. Le sanctuaire de Notre-Dame de la Salette à Saint-Leu rappelle l’épisode douloureux de l’épidémie de choléra. Les Réunionnais paient régulièrement un lourd tribut aux errements politiques de l’administration. Le constat est simple : les aéroports d’autres îles, comme ceux de Maurice, des Seychelles, de la Nouvelle Calédonie… sont restés fermés pour éviter que l’épidémie ne touche plus durement leur population.