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Doit-on désormais porter des masques dans les entreprises ?

Jusqu’à présent, le port du masque a été recommandé dans les entreprises où la distanciation sociale n’est pas techniquement possible. Mais après une réunion avec des partenaires sociaux, Élisabeth Borne l’actuel ministre du Travail annonce qu’elle envisage le port obligatoire de masques au travail et recommande le télétravail.

Il est désormais obligatoire d’utiliser les masques de protections un peu partout. Élisabeth Borne, à la tête du ministère du Travail envisage effectivement « le port obligatoire de masques » dans certaines situations, comme les salles de réunion et les lieux de circulation commerciale. Après avoir rencontré les partenaires sociaux, la ministre du Travail a annoncé mardi qu’à la fin du mois d’août, le port de ce dispositif sera « systématisé » dans « tous les espaces clos et partagés » de l’entreprise.

« Il est nécessaire de systématiser, comme l’a préconisé le haut conseil de la santé publique (HCSP), le port du masque dans tous les espaces de travail clos et partagés, comme les salles de réunions, couloirs, vestiaires, open spaces », a indiqué mardi 18 août à l’AFP la ministre du Travail à l’issue de la réunion.

La seule exception concerne les bureaux individuels. Le ministère du Travail a déclaré dans un communiqué que s’il n’y a qu’une seule personne à l’intérieur, il n’est pas nécessaire de porter un masque.

Une décision qui a du sens

Une décision qui a du sens selon le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), François Asselin. « Si vous êtes tout seul dans votre espace de travail, pourquoi vous imposer le port du masque ? Par contre, si vous sortez de votre espace de travail et que vous empruntez un couloir ou une salle de réunion où il y a du monde, ce n’est pas un problème de vous demander de porter un masque », indique-t-il. « C’est définitivement une restriction supplémentaire sur les salariés, mais au moins c’est clair et pas insurmontable », a-t-il continué.

François Asselin voulait connaître la situation dans les restaurants, où les clients ne portent pas de masque lorsqu’ils mangent, y compris les gens à l’intérieur ou à la télévision. Il a souligné que lors de la redéfinition des différents accords, « nous devons encore répondre à ces sujets ».

Mais pour l’heure, on sait que des mesures spécifiques restent encore à déterminer pour les saisonniers et les personnels des abattoirs. D’autres types de travailleurs qui se sont révélés être parmi les principales sources de contaminations cet été, a-t-il déclaré à l’AFP Ivan Ricardo (CFDT).

De nombreuses questions en suspens

Toutefois, cette décision soulève de nombreuses questions auprès des principaux concernés. « Si le port du masque doit être plus systématique, dans quelles conditions et comment faut-il porter le masque ? (…) Peut-on réutiliser le même masque ? Il y a plein de questions auxquelles les pouvoirs publics doivent apporter des réponses », a prévenu Yves Veyrier, le secrétaire général de FO sur Cnews, juste avant la rencontre.

« Se posera évidemment la question de la prise en charge », a-t-il ajouté. « La question, c’est le coût et qui paie ? » « Se posent aussi des questions en termes d’organisation du travail, du temps de travail et des locaux de travail », renchérit Véronique Martin de la CGT.

Toutefois, la ministre a déclaré mardi qu’« il s’agit de la sécurité et de la santé des salariés, donc c’est clairement de la responsabilité de l’employeur ».

Les inquiétudes des Professionnels de la santé

Le ministère de la Santé demande au Haut-commissariat de la santé publique d’opter plus pour les « open space ». La dernière version de l’accord de déconfinement en entreprise (un guide pratique pour faire face aux crises sanitaires) date officiellement de début août, mais en fait, la dernière mise à jour majeure a commencé fin juin.

Depuis, de nombreux Français sont partis en vacances et le coronavirus continue de se propager. Les indicateurs statistiques de pollution ont recommencé à augmenter, inquiétant les autorités sanitaires et le gouvernement, qui craignent que la deuxième vague ne secoue à nouveau le système hospitalier et l’économie.

Pour résoudre ce problème, les autorités ont mis des masques dans plusieurs villes ou quartiers animés comme Paris et Marseille. Plusieurs médecins tentent de le rendre obligatoire dans tous les espaces confinés (y compris les entreprises).

Mardi, les professionnels de la santé du C19 ont occupé collectivement le Conseil d’État, obligeant tous les lieux clos à porter des masques, à la seule exception des résidences familiales. Ils ont exprimé des doutes sur le risque de propagation du Covid-19 par aérosols (l’air expiré par le patient dans le plan de travail). Les protocoles sur le lieu de travail ne tiennent effectivement pas pleinement compte du risque de propagation par aérosol de Covid-19, indique une vingtaine de médecins dans une chronique publiée dans la revue Science. Les nouvelles mesures annoncées visent à le mettre à jour. Son nom change également et il est désormais devenu « un accord national pour assurer la santé et la protection des salariés de l’entreprise en cas de crise sanitaire ».

Un quart des clusters

Près d’un quart de l’épidémie de pollution de l’entreprise selon les dernières données de l’Agence française de santé publique, 24 % des « clusters » (sources de pollution) sont implantés dans des entreprises (hors établissements médicaux). « D’après les chiffres qu’on nous a présentés, la moitié des clusters d’entreprises sont des abattoirs ou des exploitations agricoles », a expliqué Michel Beaugas, de FO.

Pour les activités de bureau plus traditionnelles, Élisabeth Borne estime qu’il n’y a « aucune raison » de remettre en question la réglementation en vigueur, c’est-à-dire l’exigence d’ajouter un mètre carré par poste de travail, la réglementation établie à la fin du mois de juin, ou la pose d’un masque dans « chaque bureau ». Le protocole actuel n’applique un masque que lorsqu’une distance d’un mètre n’est pas prise en compte.

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