Catastrophe du Wakashio
« À la demande d’Emmanuel Macron, et en amont de mon déplacement à La Réunion, je me rendrai le 16 août à Maurice pour superviser le dispositif mis en place pour aider le gouvernement mauricien à lutter contre la pollution maritime, à la suite de l’échouement du Wakashio », avait tweeté Sébastien Lecornu. En amont de sa visite à La Réunion, le ministre des Outre-mers, s’est d’abord rendu à l’île Maurice.
Le ministre avait partagé ses inquiétudes pour les plages réunionnaises. « Une arrivée de boulettes (d’hydrocarbures) à La Réunion ne peut être exclue à ce stade. Il avait urgence à agir : la France a été le premier pays à soutenir Maurice avec matériel de pompage et barrages flottants. Nous restons vigilants quant au devenir de l’épave et à l’impact sur nos côtes », avait-il écrit sur son compte twitter.
Sur BFMTV, ce dimanche 16 août 2020, il était loin d’être optimiste. « Je ne peux pas garantir qu’il n’y aura pas de pollution à la Réunion. Nous nous interrogeons sur l’impact de tout cela sur l’île de la Réunion et sur les plages réunionnaises, où, au moment où je vous parle, nous pouvons craindre l’arrivée de boulettes. Nous n’en sommes pas certains, c’est le scénario du pire, mais nous devons nous y préparer », a-t-il prévenu.
Sur l’île Maurice, Sébastien Lecornu s’est d’abord entretenu avec Pravind Jugnauth, le Premier ministre mauricien, avant de se rendre sur les lieux de la catastrophe. Lors d’une conférence de presse à Maurice, le ministre des Outre-mers a annoncé qu’en concertation avec l’Etat mauricien, la France va envoyer trois experts à Maurice pour évaluer la situation sur place.
Rentrée et crise sanitaire
Avec en toile de fond la rentrée scolaire et la crise sanitaire avec la hausse du nombre de cas de Covid-19 à La Réunion, le ministre des Outre-mer a entamé sa première journée de visite à La Réunion, ce lundi 17 août. Aux côtés du préfet de La Réunion, Jacques Billant, Sébastien Lecornu a débuté sa visite vers 9h avec le traditionnel dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument aux morts au centre-ville de Saint-Denis, rue de Paris.
Il a, ensuite, rallié le Port, où Il a assisté à la rentrée scolaire au collège Jean Le Toullec. Le ministre a été accueilli par la principale du collège, avant d’aller à la rencontre des élèves du collège. Au sein du lycée Jean Hinglo, à Sans-Soucis, il y a abordé le thème de la Cité éducative. La visite a été loin d’être une sinécure. Le ministre des Outre-mers, a été accueilli par une dizaine de manifestants du SAIPER qui s’étaient postés sur son parcours.
« Depuis des années, le niveau des enfants à La Réunion est dans les derniers de France, nous voulons des moyens humains supplémentaires. Un Réunionnais sur cinq souffre d’illettrisme, il faut résorber ce fléau pour que la société réunionnaise puisse grandir et s’émanciper », explique Cédric Lenfant du SAIPER qui exigeait un plan de rattrapage dans l’éducation à La Réunion.
Pour la rentrée proprement dite, Sebastien Lecornu estile qu’elle est marquée par la crise sanitaire. « Il est évident qu’elle est marquée par un enjeu sanitaire. Pour les lycéens, le respect des gestes barrières, du port du masque et des distances sont plus simples, mais il faudra faire-vivre ces nouvelles règles au long court car on le voit, la garde peut vite être baissée », a déclaré le ministre.
La question des clusters
L’épidémie de Covid-19 était assurément au cœur de cette première journée de visite du ministre des Outre-Mers. La situation est inquiétante notamment depuis l’apparition de trois clusters à Saint-Denis et de l’augmentation rapide du nombre de cas. Face à cette recrudescence, le préfet a pris un arrêté rendant obligatoire le port du masque dans certaines rues, aux abords de tous les établissements scolaires, des crèches et sur les marchés forains.
Suite à son conseil de crise, Sebastien Lecornu est resté néanmoins rassurant. Sur le journal télévisé de la Première, il a assuré que « la situation sanitaire à l’hôpital est sous contrôle. (Je suis venu à La Réunion) pour porter des messages de combats, de responsabilité individuelle et de respect des gestes barrières ».
Cependant, il a tenu à « responsabiliser » les citoyens car les cas qui sont apparus sont aujourd’hui « davantage liés aux clusters. Ce sont des clusters familiaux, ces gens ont pris des risques, dans des déjeuners où les gestes barrières ne sont pas respectés, on s’embrasse, et on ne se lave pas les mains”, a-t-il souligné tout en écartant la thèse d’un reconfinement à court terme qui, selon lui, « serait un échec total de tout ce qu’on met en œuvre ».