Le népotisme est une véritable gangrène qui mine la société. C’est un secret de polichinelle : pour être embauché ou pour décrocher un poste à responsabilité, il est préférable d’être bien né. Les exemples sont légion à La Réunion où politique et famille font bon ménage.
Les rênes des sociétés publiques locales (SPL) sont prises par les frères et les sœurs qui sont à l’abri du besoin en quelques années seulement. Les amis bénéficient de subventions pour leur association, les marchés sont attribués à des chefs d’entreprises militants, pour « récompenser » un colleur d’affiches de longue date, on lui offre un emploi aidé, sans oublier les chargés de missions factices… La liste est loin d’être exhaustive. Ces pratiques sont connues et leurs auteurs continuent à ne pas être inquiétés. Il faut dire que la politique réunionnaise est devenue un terreau fertile pour le népotisme. Placer ses proches sans attirer l’attention est devenu un art, voire un sport local.
La politique est devenue à la fois un tremplin et un « pôle emploi bis » : certains s’engagent tout en espérant obtenir des emplois de la part des élus. Ainsi, ils font fi de la déontologie et de l’éthique liées à la pratique politique. De nombreux politiques réunionnais arrivent à placer leur proche sur l’échiquier de la fonction publique, malgré la présence d’organismes de surveillance. La population n’est pas très regardante, ces pratiques sont même tolérées parfois. Les vrais perdants dans l’histoire sont les personnes réellement qualifiées et compétentes mais qui n’arrivent pas à décrocher les postes qu’elles méritent… faute de connaissance.