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Filles-mères : mauriciennes et malgaches, mamans entre 10 et 14 ans

Le mariage précoce est encore une réalité qui a cours dans le monde. Cette pratique socioculturelle aux multiples soubassements, notamment économiques, sape l’enfance et l’épanouissement des garçons et des filles. Le mariage précoce bafoue leurs droits fondamentaux et compromet la réalisation de leur plein potentiel à l’âge adulte.
A Madagascar, le pourcentage d’enfants mariés a augmenté environ de 10 % en cinq ans avant de se tasser, au fruit d’efforts importants menés par l’Etat, les organismes internationaux et par les Organisations non gouvernementales. Néanmoins, certaines régions y ont encore des statistiques effarantes. Les mariages précoces sont particulièrement élevés dans la région d’Atsimo-Andrefana avec 69% des jeunes filles mineures mariées. Les raisons de l’ampleur du phénomène sont multiples. Dans des familles nombreuses cela permet aux parents de se décharger de leurs responsabilités envers leurs filles. Ils les laissent aller à l’école jusqu’à l’âge de 12,13 ans, avant de les contraindre d’arrêter leurs études pour les marier. Les mariages précoces engendrent les grosses précoces.

Sur l’île Maurice, le phénomène de « filles-mères » a également fait l’objet d’une enquête combinée des médias Le Défi Quotidien / L’Hebdo-Le Dimanche. Les causes sont à peu près semblables. La pauvreté et la promiscuité favorisent ces grossesses. Le phénomène est d’ailleurs amplifié par le confinement, révèle les médias. Des cas jugés « graves » ont été rapportés. D’après les statistiques, les plus jeunes filles enceintes ont entre 10 et 14 ans.


La grossesse précoce n’est pas sans risque. A Madagascar, une part importante des femmes qui meurent chaque jour en donnant naissance est due notamment à la grossesse précoce. Les enfants mères sont vulnérables et livrées à elles-mêmes, face à des époux parfois plus âgés qu’elles. Elles subissent toutes formes de violences : physique, verbale, morale et même économique. Leurs conjoints ne subviennent pas toujours à leurs besoins.

Crédit photo : BE

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