H. a été opérée de l’appendicite dans un établissement hospitalier de référence à La Réunion. Une opération « banale » et courante a priori. Au bout de quelques semaines, elle ressent de fortes douleurs alors que l’acte chirurgical aurait dû la soulager de ses maux chroniques. La femme décide de revenir auprès de l’établissement. Le verdict est incroyable : les chirurgiens ont « oublié » une compresse dans son corps. Un oubli malheureux qui aurait pu coûter cher à la patiente. Car un élément étranger est rejeté par le corps humain. Cet incident est appelé oubli de « textilomes » dans le jargon médical.
Les histoires sur les erreurs médicales sont nombreuses. Un rapport de la Haute autorité de Santé (HAS) dévoile qu’un patient sur 10 est victime d’erreurs liées aux soins de santé. Parmi les incidents, le cas qui nous intéresse est assez rare. Par contre, les erreurs dans la prescription médicale ou dans les dossiers des patients sont légion. En métropole, entre 275 000 et 400 000 événements indésirables graves, ou « EIG » (par exemple, ré-hospitalisation, mise en jeu du pronostic vital ou fonctionnel, séquelles invalidantes, décès) surviennent chaque année. Un chiffre plus inquiétant, près de 10 000 morts par an sont causées par des erreurs médicales.
Ces erreurs sont notamment provoquées par un dysfonctionnement du travail de l’équipe dû lui-même – la plupart du temps – à un défaut de communication au sein de l’équipe ou avec le patient. Souvent, les erreurs résultent tout simplement d’une négligence. Assurément, plus de rigueur dans le champ de travail des médecins est réclamé par les patients.