Pour Henry de Lesquen, ancien de l’ENA, cofondateur du groupe de réflexion du Club de l’horloge et ex-conseiller municipal de Versailles, le rap et toutes les formes culturelles du hip hop sont des musiques « nègres ». S’il est élu – parce qu’ il se présentera à la présidentielle avec ses idées complètement lunatiques – il promet de les « bannir » des médias publics. Il a un programme qui sent la soufre assurément et qui flirte avec l’extrême droite, même si l’énarque refuse d’y être catalogué.
Rapidement, la raposphère n’a pas tardé à réagir par rapport aux propos violentes du candidat. Kerry James et consorts sortent un morceau qui dépasse rapidement le million de vues. La chanson est baptisée Musique nègre. C’est direct et sans concession comme pour mettre le candidat Henry de Lesquen devant ses responsabilités. Kery James – le rappeur engagé –, Lino – le punchliner sans concession – et Youssoupha le rimeur du consensus, nous livrent un morceau qui clame haut et fort que le rap est une culture à part entière.
Le clip, bien que sobre et épuré, reprend les codes graphiques et narratifs du rap sans oublier les références au combat contre l’esclavagisme (Cf. les habits de Youssoupha). De nombreuses pointures du rap français y font également leur apparition : les Sage Po, Vald, S-pri Noir, Orel San… Le rap est une culture ancrée à la France. Une culture française. « Le poète noir ne tire pas à blanc… ».