Un projet de Plan de Prévention des Risques naturels (PPRN) prévisibles relatif aux phénomènes d’inondation et de mouvements de terrain est en gestation du côté de la Commune du Tampon. Dans ce sens, une enquête publique y afférente aura lieu du 07 décembre 2016 au 07 février 2017. Ce mercredi 30 novembre, une réunion d’information et d’échanges avec le public – organisée par l’État et la municipalité – s’est tenue à la Salle des Fêtes du Bras de Pontho. Chacun y est allé de ses commentaires et de ses remarques.
Nathalie Bassire, conseillère régionale, a fait partie de l’auditoire. Visiblement la sortie du maire du Tampon n’était pas de son goût. « J’exprime tout d’abord ma grande surprise d’avoir entendu André Thien Ah Koon (TAK) – visiblement très solidaire de l’État aujourd’hui, après avoir fait une sortie purement médiatique en 2014 en déchirant et piétinant devant les caméras les plans du PPR au Tampon, élaborés par ces mêmes services de l’Etat – de l’avoir entendu donc, répéter à plusieurs reprises que la Loi Barnier du 02 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement était une « loi de droite » », a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Rappelons que le « porter à connaissance » de 2014 (première phase du PPRN), 7 000 parcelles de la ville sont en zone rouge, menacées d’inconstructibilité pour la plupart. Le Maire du Tampon avait mené un travail aux côtés de l’association Défend Nout’ Terrain et des services de l’Etat. Grâce à cela, 10 hectares ont déjà pu être sortis du PPRN. La mairie avait par ailleurs mandaté un cabinet d’études pour limiter l’impact du PPR et récupérer le maximum de surfaces menacées.
La volte-face de TAK a donc eu du mal à passer auprès de la Conseillère régionale. « A-t-il oublié qu’il a été député pendant 20 ans, en particulier en 1995 lors du vote de la loi Barnier en qualité de député « Divers Droite », mais également en mars 2005 alors qu’il siégeait comme député UMP lors du vote de la loi constitutionnelle adossant la Charte de l’Environnement à la Constitution, gravant ainsi dans le marbre le Principe de Précaution ? TAK a voté « pour » comme tout un chacun peut aller le vérifier sur le site internet de l’Assemblée Nationale » glisse-t-elle.
Nathalie Bassire ne mâche pas ses mots pour fustiger TAK. « Nous voyons bien là, qu’il est extrêmement difficile voire impossible de travailler avec un politique qui ne cesse de changer d’avis, d’étiquette et de positionnement. Stop à la « politique politicienne » ! Comment lui faire confiance pour défendre efficacement les intérêts de la Réunion, en particulier ceux des tamponnais, ici…comme là-bas, au Parlement », lâche-t-elle.
Le plan de prévention des risques naturels est un document réalisé par l’Etat. Il règlemente l’utilisation des sols en fonction des risques naturels auxquels ils sont soumis. Il vise à faire connaître les zones à risques aux populations et aux aménageurs et définit les mesures pour réduire la vulnérabilité. C’est un plan qui a pour objet de rassembler la connaissance des risques sur un territoire donné, d’en déduire une délimitation des zones exposées et de définir des prescriptions en matière d’urbanisme, de construction et de gestion dans les zones à risques. Il indique aussi des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde des constructions existantes dans cette zone.
« Dans le cas du PPRN au Tampon, je suis partisan d’une conception minimaliste de la position que doit défendre l’État et je m’interroge – comme des milliers de tamponnais – sur le bien-fondé des documents soumis à enquête publique : n’y a-t-il pas des données erronées ou incohérentes dans ces pièces graphiques ? Les méthodes utilisées sont-elles les plus fiables ? A-t-on suffisamment fait prévaloir le retour d’expérience, suite aux phénomènes naturels de ces dernières décennies, sur les valeurs scientifiques théoriques issues de calculs mathématiques et informatiques ? » questionne Nathalie Bassire.