Le cap du mois de grève avait été franchi ce jeudi 17 novembre pour le capitaine et les mécaniciens des navires à passagers Grand Bleu. Leur revendication ? La revalorisation de leurs salaires au niveau du « salaire forfaitaire » qui est la base de calcul des cotisations par la Caisse de sécurité sociale des marins. Une médiation avait eu lieu le 9 novembre mais elle s’est soldée par un échec. Cette longue grève a mis à rude épreuve les nerfs de tout le monde et… le portefeuille des grévistes. Ainsi, un des capitaines gréviste a mis en vente sa voiture pour financer son action pour « le bien de tous ». Les grévistes étaient prêts à reconduire leur mouvement pour avoir gain de cause.

Néanmoins, ce dimanche 21 novembre, le mouvement s’est atténué. A Saint Gilles, l’un des Grand Bleu a été de nouveau remis à flot avec des passagers à son bord, après 36 jours d’immobilisation. La position de la direction était claire et nette dans ce contexte de crise et de fragilité économique, un tel alignement de salaire n’est pas possible pour l’instant.

La reprise du service du bateau est amère pour les grévistes. Le délégué du personnel Bruno a exprimé son désarroi. « Le droit français est bafoué, et les marins atterrés car pour sortir un bateau pareil, il faut un capitaine et un mécanicien pour respecter le cadre légal et il semblerait qu’un tour de “magie noire” de la Direction ait permis la reprise de l’activité. La grève prend ainsi un tournant ce dimanche. Aucune société ne peut embaucher pour remplacer des salariés grévistes. Si un vide juridique existait et rendait possible cette sortie, chacun d’entre nous pourrait se demander légitimement à quoi sert le droit de grève ? », partage-t-il, avec amertume dans un communiqué.

Actuellement, les deux capitaines des deux Grand Bleu sont encore en grève15 employés. Ils dénoncent la venue d’un capitaine venue du métropole spécialement pour mettre fin à cette grève.