A Maurice, le ministre mauricien des Tic, Etienne Sinatambou, a dû sortir des bois. Devant un parterre de journalistes, il a soutenu que le problème de chômage chez les diplômés est une réalité. Il a souligné toutefois que le taux de chômage, qui est de 7,4 %, n’a jamais été aussi bas. Il semblerait que malgré cette statistique excellente, les Mauriciens ne sont pas forcément heureux et pointent du doigt certains errements de leur Exécutif.
Si le Mauricien rouspète que peut-on dire du Réunionnais ? L’île du chômage par excellence cultive les paradoxes. Le taux de chômage s’élève à 24,6 % à La Réunion en 2015, c’est ce qui est ressorti des calculettes de l’INSEE, malgré le développement exponentiel des secteurs productifs. Certes, ce chiffre est en baisse de 2,2 points par rapport à 2014 mais l’île est encore la région française où le taux de chômage est le plus élevé.
Un peu moins de 90 000 Réunionnais sont sans emploi. Pis, c’est du côté de la jeunesse que le bât blesse. Les taux de chômage des jeunes frise le taux hallucinant des 52,4 %. Près de 21 200 Réunionnais âgés de 15 à 24 ans sont chômeurs au sens du BIT. Signe de cette morosité de l’emploi, le travail à temps partiel est plus répandu à La Réunion qu’en France métropolitaine (22,5 % des salariés contre 18,8 %).
Le secteur du travail à La Réunion est bien terne comparé à celui de son voisin mauricien alors que le département bénéficie de la présence de l’Etat central, l’une des puissances mondiales. Peut-être que la limite de son modèle économique vient aussi de là, serait-on tenté d’expliquer.