Nous célébrons ce 28 septembre la journée mondiale pour le droit à l’avortement. Ce sujet est encore tabou dans la société et pour de nombreux foyers réunionnais. Mais ces « actes » sont une réalité bien ancrée. Sarah (nom d’emprunt) fait partie de ces 4 334 femmes qui ont choisi l’interruption volontaire de grossesse en 2015 à la Réunion. « C’était un choix et un acte que j’ai assumé. Je n’étais pas encore prête à avoir un enfant. C’était un accident de parcours. Je pense que les femmes ont le droit de disposer de leur corps », explique la jeune fille de 20 ans, sans détour.
Chez nous, les mineures sont nombreuses à avoir recours à l’IVG. En 2015, plus de 4 300 IVG ont été comptabilisées dans l’île, contre 220 000 environ en Métropole avec 2 fois plus de mineures. Ces chiffres sont liés également au taux important de grossesses chez les jeunes filles sur l’île. Elles sont 7 fois plus nombreuses à être enceintes dans les familles réunionnaises. La tendance est à la baisse ces dernières années.
Comme de nombreuses autres filles, Sarah a eu les pires difficultés du monde à s’informer sur l’IVG. En effet, la toile est remplie de sites anti-IVG rendant très difficile l’accès aux informations. Les statistiques montrent qu’un tiers des femmes se sentent insuffisamment informées sur l’IVG. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a annoncé la création d’un numéro national anonyme et gratuit, le 0800 08 11 11, qui permet de répondre à toutes les demandes d’information, de conseil, de soutien et d’orientation en matière d’IVG, mais aussi de sexualité et de contraception. Une campagne nationale de communication sur l’IVG et le droit des femmes à disposer librement de leur corps sera également lancée. Le site www.ivg.gouv.fr a également été refondu et enrichi de nouveaux contenus.
Crédit Photo : Edith G.